Les nouvelles fermes, quand l’agriculture rencontre l’aquaculture

Curieuse et gourmande, j’avais trouvé l’idée géniale de fermes en Aquaponie qui se sont installées sur la Métropole Bordelaise, sous le nom “Les Nouvelles Fermes“.

Samedi dernier, ils ont lancé une opération porte ouverte, et Laura m’a invitée à y participer. J’avais compris le principe du fonctionnement de la ferme mais j’ai trouvé la visite passionnante, réalisée par Thomas un autre des 5 fondateurs des Nouvelles Fermes.

Je connaissais déjà les produits, via le Panier Bordeaux Local, et je trouve certains produits dans mon supermarché ou je fais mes courses d’appoint mais également à l’Echoppe de la Lune à Bordeaux.

L’aquaponie c’est un mix entre l’agriculture (faire pousser des légumes) et l’aquaculture (élever des poissons).

En gros, les déchets produits par les poissons servent de nutriments pour nourrir les plantes qui poussent sur des radeaux flottants, les racines immergées dans l’eau, dans un environnement sain.

La visite avait lieux sur le deuxième site Girondin des Nouvelles Fermes. La première serre, à Lormont, à ouvert il y a quelques années, elle fait 1.000 m2, c’est la serre expérimentale.

Celle de Mérignac a ouvert il y a un peu plus d’un an, elle est plus grande (5.000 m2) et commence même à devenir rentable. Il faut dire qu’en Aquaponie on utilise 10 fois moins d’eau et 5 fois mois d’énergie que l’agriculture en pleine terre, et le tout sans appauvrir les sols.

La serre chapelle permet d’avoir une température stable à toutes les saisons. C’est ce qu’on appelle une serre froide, car elle n’est ni chauffée, ni climatisée ni même éclairée.

C’est la plus grande ferme en aquaponie en Europe actuellement, et chez les Nouvelles Fermes ils ont un projet de lancer deux plus grandes fermes en région parisienne.

Sur une surface de 5.000 m2, ils produisent 60 tonnes de légumes à l’année ainsi que 50 tonnes de truites, sans utiliser de produits chimiques.

Les produits ne sont pas bio car ils ne rentrent pas dans le cahier des charges : la culture dans l’eau et non dans la terre n’est pas prévue pour le bio !

Et bien non ! C’est un peu plus complexe que ça. La zone d’aquaculture est réservée aux truites, elles sont dans des bassins à la température régulée. Les truites arrivent dans les bassins elles pèsent 300 g, quand on arrive au bout de leur élevage elles font 2,5 kg environ.

Les truites sont nourries avec des croquettes végétariennes produits à base de légumineuses française et de protéines de poissons. La densité dans les bassins est conforme au bio, c’est à dire 35 kg de poissons par mètre cube, alors qu’on est sur 120 kg de poisson sur du conventionnel.

90 % des besoins des plantes se trouvent dans les déjections des poissons. Cependant les poissons rejettent aussi de l’ammoniac qui est en trop grande quantité, donc mortel pour les plantes. L’eau passe dans un circuit avec des bactéries qui mangent l’ammoniac, puis l’eau arrivent dans les bassins dans lesquels flottent les plantes.

Il faut 10 mois pour que les truites arrivent à leur taille adulte. Elles sont vendues entières, en filets, et mêmes en autres savoureux produits transformés comme des tranches de truite fumée, et des rillettes de truite (au citron, au basilic, au piment d’Espelette).

La culture des herbes et des légumes commence aux Nouvelles Fermes par la plantation des graines dans un substrat composé de tourbe et de coco broyée. Quand les semis grandissent, ils sont déposés sur des radeaux flottant au dessus des bassins d’Aquaponie.

Ici on cultive les légumes feuilles comme plusieurs variétés de salades, les aromates et le cresson. Selon les saisons, poussent également des blettes, du céleri, du chou et des tomates.

Les récoltent on lieu 6 jours par semaine, à 5 heures du matin et on retrouve la production dans les grandes surfaces dans un rayon de 15 km autour de la ferme, mais également en vente directe, ou par commandes de paniers livrés chez des commerçants partenaires. Regardez bien autour de vous, il y en a dans plusieurs Carrefours, Leclerc, Intermarchés et Auchan !

En tout cas, c’est vraiment le circuit court qui est mis en valeur ici. Les légumes récoltés le matin se retrouvent sur les points de vente quelques heures après. Ca change totalement du circuit classique des fruits et légumes produits en France qui passent d’abord par des les marchés de gros avant d’arriver chez les revendeurs et qui font en moyenne 1.200 km.

A la suite de la visite j’ai acheté plusieurs produits, et Laura m’en a offert également pour découvrir toute la gamme. Il faut savoir que les légumes et herbes sont “vivants”, car on leur a laissé leurs racines.

Plongez les herbes et les salades dans un verre d’eau, que vous changez tous les jours, et que vous conservez dans votre cuisine (pas au réfrigérateur), ils se conservent quelques jours plus facilement.

Je vous propose très vite une délicieuse recette avec la truite fumée et les herbes fraiches.

1 réponse
  1. Brigitte
    Brigitte dit :

    Bonjour Audrey,
    Je sais bien que vous n’y êtes pour rien, mais cette technique de culture me désole.
    C’est ainsi que nous avons des produits sans aucun goût ! salades, tomates etc …
    L’eau même super ” vitaminée” ne remplacera une laitue ou une tomate, poussées en pleine terre !
    J’ai la chance d’avoir un potager, et mes tomates n’ont rien à voir avec celles du commerce.

    Répondre

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